La cohésion d’un groupe, c’est le lien qui unit les membres d'une organisation ou d'une équipe, d’une famille ou de tout autre groupe... de manière à faire que les membres tiennent leurs engagements les uns envers les autres.
Et il s’agit bien là de l’élément le plus important : « les membres tiennent leurs engagements les uns envers les autres. »
En effet, maintenir et même augmenter la cohésion de votre groupe à un moment où les équipes sont dispersées et les méthodes de travail chamboulées est tout simplement primordial. De nombreux dirigeants en sont conscient et attirent notre attention sur les conflits et les débats stériles. Faisons le tour du concept et de ce qui peut être fait.
La cohésion a deux dimensions
- Émotionnelle (ou personnelle)
- Productive (liée aux tâches du quotidien).
L'aspect émotionnel de la cohésion, qui a été le plus souvent étudié, découle du lien que les membres ressentent avec les autres membres du groupe dans son ensemble. Autrement dit, dans quelle mesure les membres aiment-ils passer du temps avec les autres membres du groupe ? Attendent-ils avec impatience la prochaine réunion… ou est-ce qu’ils comptent les minutes avant 17h ?
La cohésion au niveau productivité fait référence à la mesure dans laquelle les membres du groupe partagent les objectifs du groupe et travaillent ensemble pour atteindre ces fameux objectifs. En d'autres termes, a-t-on le sentiment, dans votre entreprise, que le groupe fonctionne bien en tant qu'unité ou est-ce que les membres tirent-ils dans des directions différentes ?
Les facteurs influençant la cohésion du groupe
Les forces qui poussent les membres du groupe à se rassembler peuvent être :
- Positives (récompenses basées sur le groupe)
- Négatives (choses perdues en quittant le groupe).
Souvent, ces forces agissent en renforçant l'identification de l'individu avec le groupe auquel il appartient ainsi que ses convictions sur la manière dont le groupe peut répondre à ses besoins personnels. Ainsi, la similitude des membres, la taille du groupe, les difficultés d'entrée, le succès du groupe, la concurrence et les menaces extérieures sont des paramètres importants lorsqu’il s’agit de créer un groupe cohérent qui va, se challenger dans les moments intenses autant que se rassurer dans les moments de tension.
Est-ce que la similitude des membres est vraiment importante ?
Plus les membres du groupe se ressemblent sur divers points, plus il est facile de parvenir à une certaine cohésion… attention, car nous ne disons pas que cette cohésion serait forcément bonne pour l’entreprise.
Selon la théorie de l'identité sociale, nous savons que les gens se sentent plus proches de ceux qu'ils perçoivent comme semblables à eux en termes de caractéristiques externes (âge, ethnicité etc…) ou internes (valeurs, attitudes ou autres).
En outre, la similitude des antécédents rend plus probable le fait que les membres partagent des points de vue similaires sur diverses questions, notamment les objectifs du groupe, la manière de communiquer et le type de leadership souhaité. En général, un plus grand accord entre les membres sur les règles et les normes du groupe se traduit par une plus grande confiance et moins de conflits improductifs. Des expériences communes, des valeurs communes renforcent bien sûr en retour la cohésion émotionnelle ainsi que la cohésion productive.
Est-ce qu’il y a une taille de groupe idéale ?
(crédit photo : Getty Images)
Jeff Bezos (patron multi-milliardaire de Amazon et Blue Origin) définit la bonne taille de groupe ainsi : « si vous ne pouvez pas nourrir votre équipe avec 2 pizza… votre équipe est trop grande ».
Comme il est plus facile pour un petit nombre de personnes de se mettre d'accord sur des objectifs et de coordonner leur travail, les petits groupes sont souvent plus cohérents que les grands. C’est ce qu’on qualifie bien souvent d’agilité. La cohésion productive peut cependant souffrir si le groupe ne compte pas suffisamment de membres pour accomplir les tâches avec suffisamment de succès.
Est-ce que votre groupe est accueillant ?
Les anciens élèves d'universités prestigieuses ont tendance à rester en contact pendant de nombreuses années après l'obtention de leur diplôme. Le succès du groupe, tout comme l'entrée exclusive, augmente la valeur perçue de l'appartenance à ces groupes d’élite. Pour ses membres tout est fait pour s'identifier plus fortement au cercle et à vouloir y être activement associés.
Cela cache pourtant une autre réalité : tous les cercles prestigieux ne sont pas forcément accueillants ! On peut jalousement garder l’entrée d’un groupe mais il faut que les nouveaux venus sentent une certaine bienveillance à leur entrée, il faut qu’ils sentent que la culture en présence est une culture d’ouverture et de partage. C’est ainsi que les nouveaux venus voudront y entrer et surtout y rester car…
La concurrence et les menaces extérieures sont bien réelles
Lorsque les membres perçoivent une concurrence active avec un autre groupe, une autre entreprise, ils deviennent plus conscients de la similarité des membres au sein de leur groupe et le voient comme un moyen de surmonter la menace ou la concurrence externe à laquelle ils sont confrontés. Cela est d’autant plus vrai dans le contexte particulier que nous connaissons depuis quelques mois.
Pour y faire face, posez-vous les bonnes questions :
- Est-ce que notre groupe partage des expériences communes, des succès communs ?
- Est-ce que nos valeurs vont dans la même direction ?
- Est-ce que notre groupe a la bonne taille ? Ni trop gros au point de ne plus pouvoir se mouvoir facilement, ni trop petit au point de ne pas pouvoir accomplir d’ambitieux objectifs ?
Est-ce que notre groupe est un endroit où l’on apprend de nos erreurs ? Peut-on y faire des erreurs et ne pas avoir peur de conséquences démesurées